mardi 24 novembre 2009

SULAWESI:
du 4 au 24 novembre

Tarakan


(interdit de jeter les dechets dans la mer)


Nous quittons la partie malaisienne de Bornéo pour sa partie Indonésienne: Kalimantan. Après deux trajets en speedboat nous arrivons à Tarakan, port d'embarcation pour l'île de Derawan où nous avons prévu de passer quelques jours. Mais lorsque nous découvrons le tarif de la traversée, nous y renonçons... Nous nous rattraperons en passant plus de temps sur l'archipel de Pltxnj...


une jolie fille


Notre visa est de deux mois, notre programme pour la suite est chargé, et après 17 mois de voyage nous avons besoin de nous poser un peu... Faire ses bagages tous les deux jours, passer de train en bateau en bus, atterrir dans un endroit nouveau et ne jamais avoir le temps de s'y adapter... c'est épuisant! Nous avons besoin de nous détendre, et plutôt que de rester avec la sensation de survoler les choses, nous souhaitons aller plus dans la profondeur, en nous attardant dans quelques lieux choisis...



Nous embarquons donc dans le KM Tidar, un bateau de la PELNI ni trop chargé, ni trop sale... Toujours le même problème de matelas subtilisés et loués par l'équipage, mascarade à laquelle nous sommes les seuls à refuser de participer... Les indonésiens, dociles, à qui la notion de droit individuel fait tristement défaut, subissent ce chantage injuste et illégal... Encore une facette d'un pays corrompu à tous les niveaux... Ici c'est la norme, et nous détestons cet état d'esprit et ces abus de pouvoir qui maintiennent ce pays et ses habitants dans la pauvreté, l'insalubrité, et l'ignorance...


dans le bateau, un enfant...


et une vieille dame...


Deux jours plus tard nous accostons à Sulawesi! Cette île, ancienne Célèbes, est encore moins touristique que Java, les trajets y sont plus longs et difficiles, et les bus moins confortables encore...



Arrivés sur l'archipel de Pltxnj, nous sommes éblouis par la beauté de la mer, qui est turquoise intense là où le fond est de sable, et d'une clarté cristalline au dessus des coraux, que nous voyons sur une bonne dizaine de mètres de profondeur... Ce sont de loin les plus belles eaux que nous ayons jamais vues, transparentes, lisses, calmes.


les coraux à travers l'eau claire...


"notre" plage!


à marée basse...


les habitations des sea gypsies (nomades de la mer)


phasme géant


Aka




Le snorkeling y est époustoufflant... Étoiles de mer bleues ou à épines, poissons bigarrés: baliste Picasso à tâche noire (wiki), poisson ange royal (wiki), poisson perroquet (wiki), poisson lion (wiki), poisson chirurgien zèbre (wiki), poisson cardinal (wiki), sur fond de corail multicolore varié...


un genre d'escargot de mer...


un coquillage


étoile de mer visible grâce à mon ombre...





De longues heures de lecture dans un hamac dans un cadre paisible, et nous voilà bien reposés!

Après dix jours dans ce paradis nous repartons rassasiés... petit bémol tout de même: le service n'était pas à la hauteur du tarif demandé (hé ouais! jamais contents ces français!)

Mais nous sommes heureux, nous avons fait de belles rencontres: Grisella et Joan de Cadaquès, Catalunya (on attend votre email!); Mauro, notre Italien blond, animal aquatique et loquace; Sarka et Sam, couple Tcheko-limougeau, avec qui nous décidons de faire un petit bout de chemin à Sulawesi...


Yo avec Mauro


Sam et Sarka


Ce seront d'abord des heures de route (3 bus, 24H en tout... une route coupée, pour cause de glissement de terrain, nous oblige à un détour de 7H), et des heures de négociations (dont une particulièrement intense, de 22H à 2H du matin... au milieu de la nuit nous ne sommes pas en position de force et nous devons nous battre avec les petits opportunistes qui jouent les intermédiaires, pour ne pas être la proie de leur gourmandise...
Nous finissons par être déposés, encore en pleine nuit, à Rentepao en pays Toraja. Féroce négociation nocturne pour les chambres, bon sommeil bien mérité, excellent petit-dej, encore du repos rendu nécessaire par la longue route, et nous sommes prêts à découvrir ce pays si special...





Nous louons un scooter et arpentons les petites routes montagneuses, tout au long d'une belle et agréable journée. Surgissent de la végétation tropicale, ça et là, les toits en forme de bateaux des maisons toraja, une architecture originale et assez extraordinaire!



au pied d'une grange à riz


à la fenêtre d'une tongkonan, maison ancestrale


les rizières en terrasse


granges à riz (alignées en face des maisons)


paysan


statues


l'ombre d'un chien, pubret!


têtes de buffles à l'arrière des tongkonan


enfants



La culture Toraja est vraiment à part, avec des rites mortuaires très particuliers. Les corps des défunts sont embaumés, et restent souvent plusieurs années dans la maison familiale jusqu'à ce que l'argent nécessaire soit rassemblé pour sacrifier suffisamment de buffles et cochons pour honorer le statut social du trépassé et permettre à son âme de quitter son corps pour accéder au paradis. Paradis chrétien, d'ailleurs, car la religion majoritaire ici est devenue l'Église reformée, depuis la venue des missionnaires hollandais au début du XXe... Nous sommes surpris par la ferveur religieuse des fidèles, que nous croisons, la bible à la main, revenant de la messe en ce dimanche matin, marchant peut-être des kilomètres.



Les morts sont ensuite conduits dans leur dernière demeure: des cercueils entreposés dans une grotte, ou insérés dans des caveaux creusés dans de gros rochers (un par famille) ou encore suspendus à une falaise... C'est l'occasion d'une grande cérémonie de plusieurs jours ou les bêtes sont tuées et des cadeaux sont offerts au mort pour qu'il puisse subsister dans l'après-vie comme sur terre, de son vivant (selon la richesse et le statut de sa famille)



un jeune


transport des cochons (et des humains!!!)


Christian nous a raconté sa culture autour d'un repas, offert dans sa maison.


Nous apprécions beaucoup d'être au contact d'une culture si ancienne et préservée, c'est quelque-chose qui est devenu rare en Indonésie et dont nous n'avons été témoins qu'au contact de la civilisation Balinaise!



Nous nous amusons bien en compagnie de Sarka (avec sa douceur et son charmant accent Tchèque ;) et Sam (et son humour à - presque? - toute épreuve) (lien vers leur blog), nous nous entendons vraiment bien, c'était chouette de passer cette petite semaine ensemble!



gourmandises à la ville... ou devrais-je dire "cochoncetés"???

mercredi 4 novembre 2009

SARAWAK SABAH:
du 24 octobre au 3 novembre


Nous nous retrouvons donc de façon inattendue au parc national de Similajau sur le littoral de la mer de Chine, après une semaine de séparation. Nous y restons quatre jours, principalement de détente... Nous nous promenons sur la plage, et marchons sur les différents sentiers du parc: un long sentier sur des pilotis dans la mangrove, plusieurs petits sentiers dans la jungle, et le long sentier (20 km aller-retour) qui longe la côte vers le nord jusqu'à golden beach, en passant par turtle beach I et II, mais c'est pas la saison...





C'est l'occasion pour nous d'observer furtivement quelques animaux sauvages: sangliers, macaques sauvages, calaos, serpents, chauve-souris, bernard l'ermite, et un superbe phasme ailé! Nous y observons aussi la végétation exubérante, les grands arbres, leurs feuilles et graines tombées à terre, aux dimensions démesurées...







wah!!!


carrément...


énormes!!!



graine de diptérocarpus


chauve-souris dans une grotte...


pollution, même dans un parc naturel...



Puis nous décidons de continuer la route ensemble, en stop. Un chinois syndicaliste, un mécano malais au volant de sa Proton, et nous voila déjà à Miri (200 km). Il est midi. Une petite collation, un petit tour au marché où nous découvrons des durian à la chair jaune, auxquels nous ne résistons pas!



Nous achetons donc l'un de ces fruits - qui sont ici interdits dans les hôtels et les transports publics - ne pensant pas que nous allons empester de son odeur l'habitacle des véhicules des pauvres conducteurs qui vont aimablement nous dépanner...

Nous sortons de Sarawak pour traverser Brunei, pour nous retrouver encore à Sarawak, pour traverser l'autre partie de Brunei, encore un morceau de Sarawak, et enfin Sabah... En tout 10 tampons! Aille... Yohan à qui il ne reste que trois pages dans son passeport!!!

Un jeune chrétien de Sarawak nous héberge pour la nuit, puis le lendemain nous sommes pris par deux chinoises et une malaise jusqu'à Kota Kinabalu, capitale de Sabah... Au début nous pensions qu'il s'agissait de trois amies, puis nous réalisons qu'elles ne se connaissent pas entre elles et commençons à soupçonner la conductrice d'être un chauffeur, et les deux autres d'être ses passagères, ce qui se confirmera à la fin lorsque l'une d'entre elles sort en s'acquittant de 20 ringgit, une somme tout à fait correcte mais pas du tout au programme en ce qui nous concerne... Aille aille... Nous négocions le prix, arguant que nous n'avons pas été prévenus, et partons sous les aboiements de la conductrice en colère, qui n'avait pas conscience de l'existence de l'auto-stop, et ne voulait rien en savoir non-plus...



Au large de Kota Kinabalu il y a un parc national marin: Tunku Abdul Rahman qui se targue de proposer une des plus belles vies marines au monde. Nous y passons une journée, le snorkeling y est effectivement de qualité, en particulier les coraux. Nous y rencontrons des étoiles de mer, des raies à points bleus (wiki), des poissons clown (wiki) défendant avec bravoure leur anémone, quelques poissons-papillon (wiki), des poissons-coffre jaunes (wiki), excellent!



Mais il n'y en a pas tant que ça, des poissons... Nous en voyons beaucoup plus sur les étals des marchés, dans tous les villages et toutes les villes où nous passons... C'est ainsi que nous sommes témoins du pillage des océans par les pêcheurs. Pêche illégale ou réglementation trop souple? La surpopulation est à mettre en cause aussi, mais c'est une autre histoire...


un délicieux fruit nommé: tarap!


orchidée sabot de vénus (cypripedium calceolus)


Deux trois courses, et quelques petits régals, puis nous reprenons la route, pouce tendu... Richard et Judy, un couple de malais d'origine chinoise, retraités, nous prennent. Ils nous montrent de loin le mont Kinabalu qui se cache derrière les nuages. Puis Richard, passionné d'histoire, nous mène au mémorial de Ranau puis à celui de Sandakan commémorant la mort de 2500 soldats Australiens, Anglais et locaux, tués sauvagement par les japonais durant et après la seconde guerre mondiale, un massacre qui n'a jamais été reconnu par la nation japonaise... Six soldats seulement ont survécu, évadés lors des longs déplacements à travers la jungle (dont une célèbre marche de plus de 250 km!)



Richard nous héberge, nous invite au resto, partage avec nous ses connaissances... (il nous parle de Zheng He, qui selon certaines thèses aurait en 1421 découvert l'Amérique... ce seraient ses cartes que Christophe Colomb aurait utilisées!)
Le lendemain il nous conduit à Sepilok, le sanctuaire des Orang Outans, considérant que c'est incontournable pour les touristes que nous sommes... Nous n'y tenons pas vraiment, même si ce lieu réhabilite et protège ces primates, qui ont été privés de leur habitat par la prolifération des plantations de palmiers à huile qui succède à l'exploitation forestière d'ébénisterie. Par chance, nous arrivons trop tard pour assister à leur repas, alors nous reprenons la route...

Puis Peter (qui a créé Paws, sa propre marque d"accessoires et matériel audio pour voiture) nous conduit à Tawau, notre destination.

1200 km de stop, qui nous permettent d'avoir un autre aperçu du pays, même si nous passons probablement à côté des beaux sites touristiques... mais nous aimons cet échange enrichissant qui nous aide à palper les réalités des personnes, dans le cadre politique, économique, et social dans lequel elles vivent. En Malaisie on nous parle de corruption, d'inégalités (seules les personnes de race malaise ont accès aux postes dans l'administration et la politique, on nomme cela de la discrimination positive, ou encore des privilèges!)



A Tawau nous visitons l'ambassade Indonésienne et le musée du cacao. Dans la première nous obtenons deux mois de visa, dans le deuxième nous sommes confortés dans l'idée que le chocolat suisse est un subtil délice! (Savourez votre chance!!!)


mimosa pudica



Allez... on est contents de repartir vers l'Indonésie...